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Le gaz qui provoque une odeur à «oeuf pourri» dans les égouts est bénéfique au niveau cellulaire

Version espagnole: http://sl.ugr.es/09sK

Des chercheurs de l’
Université de Grenade démontrent que le sulfure d’hydrogène à des concentrations physiologiques aide les cellules à produire de l’énergie

Leur travail a été publié dans la revue Embo Molecular Medicine, une des plus importantes au monde en Médecine Expérimentale

Des chercheurs de l’Université de Grenade ont démontré pour la première fois que le sulfure d’hydrogène, également connu comme «gaz des égouts» par l’odeur à oeuf pourri qu’il provoque dans les eaux résiduelles étanches, est très bénéfique au niveau physiologique parce qu’il aide à produire de l’énergie.

Les chercheurs, membres de l’Université de grenade, du laboratoire Abbott et du Centre de Recherche Biomédicale (Institut de Biotechnologie), ont démontré que chez les souris et les humains le sulfure d’hydrogène que produisent les propres cellules est utilisé par un enzyme mitochondrial dénommé sulfure de quinone: oxydoréductase, qui participe à la production d’énergie des cellules de chaque tissu.

Tel que l’explique l’auteur principal de ce travail, Luis Carlos López García, chez les êtres humains et d’autres mammifères, le sulfure d’hydrogène est un gaz toxique qui peut produire la mort de l’individu à hautes concentrations.

Un gaz avec d’importantes fonctions physiologiques

«Cependant, dans les dernières années quelques études ont démontré que le sulfure d’hydrogène à des concentrations physiologiques est un signaleur cellulaire qui réalise d’importantes fonctions physiologiques. Autrement dit, à des concentrations élevées, ce gaz des égouts inhibe la production d’énergie au niveau cellulaire, mais à de basses concentrations il la stimule», signale le chercheur de l’UGR.

L’enzyme sulfure de quinone: oxydoréductase utilise aussi du Coenzyme Q10 (Q10) dans sa réaction, de sorte que lorsqu’il se produit un déficit en Q10 les niveaux de cet enzyme se voient drastiquement réduits, limitant ainsi leur activité. Ce défaut contribue au déficit bioénergétique associé à la déficience en Q10, mais provoque de plus une augmentation des niveaux de sulfure d’hydrogène intracellulaires, ce qui induit des changements dans les niveaux de glutathion et de certains neurotransmetteurs cérébraux, dans la pression sanguine et dans la modification de certaines protéines.

Par conséquent, l’étude dirigée par les chercheurs de l’UGR, qui a été publiée dans la revue Embo Molecular Medicine, une des plus importantes au monde en Médecine Expérimentale, démontre l’importance physiologique du sulfure d’hydrogène, lequel est produit et utilisé para chacune de nos cellules.

«De plus, notre étude identifie l’altération du métabolisme du sulfure d’hydrogène comme un nouveau mécanisme pathologique associé à la déficience en Q10, explique le chercheur. Finalement, ce travail ouvre les voies à de nouvelles recherches et applications du métabolisme du sulfure d’hydrogène, aussi bien d’un point de vue pathologique que thérapeutique.»

Cette recherche a été financée para le Ministère de l’Économie et de la Compétitivité, par le ministère d’Économie, d’Innovation, de Science et d’Emploi de la Junte andalouse et par le National Institute of Health (NIH, USA).

Référence bibliographique:

CoQ deficiency causes disruption of mitocondrial sulfideoxidation, a new pathomechanism associated with this syndrome

Marta Luna-Sánchez, Agustín Hidalgo-Gutiérrez, Tatjana Hildebrandt, Julio Chaves-Serrano, Eliana Barriocanal-Casado, Ángela Santos-Fandila, Miguel Romero, Ramy KA Sayed, Juan Duarte, Holger Prokisch, Markus Schuelke, Felix Distelmaier, Germaine Escames, Darío Acuña-Castroviejo & Luis C López.

DOI:10.15252/emmm.201606345

http://embomolmed.embopress.org/content/early/2016/11/17/emmm.201606345.long

Images jointes:

hydrogen sulfide

1. Résumé visuel des résultats obtenus dans le travail de recherche.

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2. L’équipe de recherche du Centre de Recherche Biomédicale (http://wdb.ugr.es/~luisca/). De gauche à droite, Luis Carlos López, directeur de l’étude; Marta Luna Sánchez, auteure principale; Julio Chaves, coauteur; Agustín Hidalgo, auteur principal; y Eliana Barriocanal, coauteure.

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3. Le sulfure d’hydrogène est aussi connu comme le «gaz des égouts» par l’odeur à oeuf pourri qu’il provoque dans les eaux résiduelles étanches.

Contact:

Luis Carlos López García
Centre de Recherche Biomédicale
Chercheur au «Ramón y Cajal»
Téléphone: 958241000, ext. 20197
Courriel: luisca@ugr.es
Site: http://wdb.ugr.es/~luisca/